Changement radical de localisation, de climat, de culture,
d’activités et de gens.
A 14 000 kms de l’Afrique australe et de l’école Maternelle
Peri Naua,
je tente de acclimater à ma nouvelle vie.
Après 4 semaines entourée
de ma famille pour les fêtes de fins d’année, je me retrouve seule à
Christchurch… ville maudite ? Ahhh, ça ne serait pas mentir que de dire
ça, oui ! Construite sur la faille sismique qui scinde la Nouvelle Zélande
en deux îles, Christchurch a été partiellement détruite lors du dernier
tremblement de terre en Septembre 2010, de magnitude 7,2 sur l’échelle de
Richter. Non ! Je ne me trompe pas, en septembre 2010… Toujours pas
reconstruite !
Ma première impression a été relativement terrible… Est-ce
une blague ? Mettez vous en tête le dernier film cataclysmique de
Spielberg… Bienvenue à Christchurch, voila à quoi ressemble le centre ville.
Vrai décors de cinéma hollywoodien … Bande annonce touristique pour promouvoir
Bagdad… Nouvelle attraction hantée de DisneyLand ?
Il m’a fallut passer plusieurs après-midi à parcourir ses
rues en ruines, désertées par ses habitants, à la recherche de vie,
d’animations, de gens… d’un truc quoi ! Il m’a vite fallut accepter que
cet hyper centre ville est maintenant devenue fantôme… Je n’y croyais
pas !
Je me balade et marche à coté d’interminable barrières,
délimitant une « zone rouge », épicentre du séisme ou cœur du entre
ville. A nous de choisir quel nom on préfère lui attribuer aujourd’hui. Un
grand terrain de paint-ball pourrait-on dire. Je trouve ça tragique. Un
bâtiment sur 2 est encore présent… mais aucun d’entre eux n’est occupés…
« Trop mal en point pour pouvoir réinvestir les lieux » s’exclame
Stan. « Après le tremblement de terre, il n’y a eu que les voyous qui sont
retournés dans les buildings, pour pilier les seules choses qui nous
restaient », rétorque Louis… Pauvre ville, pauvres habitants… Il n’y en a
plus ! Après cette catastrophe, les populations ont quitté cette ville
hantée de ruines, les entreprises ont cessés d’investir dans une économie
effondrée… Seuls les ouvriers sont venus… du travail à la pelle pour les
plus courageux !
Et il en faut !
Mais dans cette ville fantôme, j’ai rencontré un ange. Dans
ce tas de ruine, j’ai trouvé un petit paradis… Louis, mon hôte au Maidstone street, dans la banlieue de
Christchurch.
A quoi bon s’entêter à trouver des auberges de jeunesse
quand on a pris goût au couchsurfing… système d’hébergement gratuit chez
l’habitant…histoire de découvrir des « kiwis » locaux (habitants
néo-zélandais). Et je suis probablement tombée sur le plus gentil des kiwis.
Louis a 61 ans, un gros nounours maorie, ouvrier hard-worker dans la reconstruction
de la ville. Fan des All Blacks, j’en ai déjà appris beaucoup sur son tendre
pays qu’est la Nouvelle Zélande. Il aime raconter ses histoires d’enfance, les
sandwichs, dire au combien il aime ses enfants et parler de notre défaite lors
de la dernière coupe du monde de Rugby. Avec lui, vivent 3 autres kiwis…
Massle, le joueur de fléchettes (imbattable à toutes heures de la journée) ;
Stan’ le ronfleur insomniaque adepte lui aussi du couchsurfing ; et Allan,
l’icône américaine à lui seul, garçon légèrement enveloppé qui passe ses
journées à regarder les intégrales des Simpsons, puis SouthPark, avachi dans le
sofa, un canette de soda à la main.
Tous ces gars forment une très belle coloc’… et la maison va
avec !
P’tite baraque en plein milieu d’une zone pavillonnaire
résidentiel à l’américaine, petite cuisine à moquette, une salle à manger sans
table, des WC bouchés, une salle de bain vide et un barbecue ! Et dans ce
beau dorbel… 8 couchsurfeurs…dont moi !
Au 70 Maidstone street,
on dit oui à tout le monde. Quiconque aurait besoin d’une adresse où loger à
Christchurch, pour une nuit ou plusieurs, faites signes ! Ils sauront vous
trouvez une place.
La nuit dernière, je me suis endormie dans un salon…heu
plutôt sympa... entre 1 jeu de fléchettes et 13 verres de bière, un TV allumée
qui balançait les meilleurs tubes américains des années 70’s et 7 voyageurs en
escale à Christchurch (2 français, une canadienne, une allemande, une dutch, 2
américains)… avec une agréable sensation d'intégration à ma nouvelle vie Kiwi.
Juste des choses ordinaires, dans un monde ordinaires avec
des gens extraordinaires... Je suis en profonde admiration pour ces gens pas
trop friqués qui veulent voyager aux travers leurs invités...
Je trouve que c’est une belle image de notre monde… un peu
de tout et de rien, un beau mix’ de couleur, un gros bordel de langage et de
compréhension… le tout formant notre monde.
Partager leur quotidien… belle expérience… belle entrée en
matière néo zélandaise !