jeudi 4 octobre 2012

U R B A N ' I S M E


 TOWNSHIPS


Le terme de township réfère aux zones urbaines souvent pauvres et sous-équipées qui ont été réservées aux non-blancs (principalement des noirs et des coloured soit les métisses), qui y ont été déplacés souvent de force à cause des lois de l'apartheid. Elles ont généralement été construitent en périphérie des cœurs de villes de la fin du XIXe siècle. Malgré la fin de l'apartheid (en 1991 pour la Namibie), cette organisation de quartier existe toujours. Les habitants appellent l’ensemble du township également location (avec l’accent anglais).


Si vous cherchez le township d’Otjiwarongo (mais valable je pense pour toutes les villes de l’Afrique Australe), vous n’avez qu’à suivre la poussière… 
Ici, l’air est très sec, très poussiéreux… il n’y a pas l’ombre d’un arbre, pas un bâtiment à étage, pas une construction de plus de 2m50… (à part peut être les campaniles des églises évangéliques luthériennes.)

Dans ces quartiers, souvent excentrés du centre ville, il n’y a ni réseaux d’eaux, ni évacuations. L’eau s’obtient (à la force des bras) dans des puits ou aux bornes localement construites.

*Pour les mieux lotis, on trouve des maisons en terre qui sont très souvent délabrées par les intempéries (chaleur, moussons…). 
*Pour les plus pauvres, donc les plus excentrés de la ville, ce sont des maisons en tôles et en matériaux de récupérations de tout genre (branches, pneus, cartons…). 


Les maisons sont très serrées les unes des autres. Généralement sans trop d’ouvertures (pour préserver de la fraîcheur), elles sont très sombres et que trop peu aérées. Une pièce unique  permet de loger toute la famille (bien souvent sur plusieurs générations).
Grâce à un développement et un bénévole allemand, certaines maisons ont été équipées de toilettes sèches (avec ventilation naturelle s’il vous plait).

Dans la location, on trouve différents "shops". Chacun improvise son business…barbier, coiffeur, épiciers, marchants de babioles, de bonbons chimiques ou de…heu… gâteaux apéritifs…(rien de bien nourrissant).

Les chiens sont très souvent errants…d’ailleurs ils se font une joie de nous attaquer (moi et mon bike) à chaque croisement…






 TOWN

Dans le town (partie « blanche » de la ville), l’organisation est tout autre... 

Les maisons sont loin les unes des autres. Chacun s’isole, se barricade derrière des clôtures, des grilles et des cadenas. Les relations, les échanges avec le voisinage sont pour ainsi dire inexistants. Cette partie de ville ressemble d’avantage à "notre" organisation…petites résidences pavillonnaires où chacun fait son truc dans son coin.

Dans le town, les chiens sont à la mode. Enfermés derrières les grilles des maisons, ils doivent monter la garde ! Et puis ils jouent le rôle des berceuses (comme les crapauds). A la tombée de la nuit, c’est une symphonie qui commence… ils se répondent jusqu’à ce que tu trouves le sommeil (hélas)…

Chaque matin, on peut assister à un réel exode des townships. L’ensemble de la population noire de la location vient travailler ce quartier blanc. Femmes de ménage, jardiniers, cuisiniers…chacun s’invente une qualification pour trouver du travail.


Pour une personne étrangère, c’est très difficile de se retrouver à Otjiwarongo. Toutes les rues se ressemblent, ont la même largeur, le même caractère… Aucun élément ne peut nous permettre d’identifier facilement une rue. Pas vraiment d’églises à l’horizon, le quartier est trop vaste… Pas vraiment de caractère architectural, les maisons sont toutes identiques. Pas vraiment de rencontres, les gens restent casaniers dans leur « territoire » et ne le quitte qu’en voiture…
Les gens se croisent sans se voir. Les gens se supportent…et encore... 
Cette partie de ville n’a pas vraiment d’identité ni d’aspect social. Le quartier est pauvre et sans vraiment d’occupation. 

Ça n’est en faite, qu’un espace secondaire, pour y passer la nuit… 

Qui peut y habiter ? Tout le monde veut en tout cas… 
Cette organisation n’est pourtant pas récente. Elle a fait également beaucoup de souffrance. Mais… C’est l’histoire qui régit le présent. C’est l’Apartheid qui s’obstine à perdurer…

Je doute que les habitants subissent sans remarquer… Que peuvent ‘ils faire ?  

Dans le town, les prix des terrains sont très élevés. On y trouve les meilleures écoles qui sont d’anciennes écoles allemandes, les plus belles villas et les plus gros 4X4.








…Rassemblez maintenant ces deux descriptions… quel contraste ! 

Deux extrêmes cohabitent…uniquement séparé par une route goudronnée. 

Moi, je suis confrontée à ce contraste chaque jour. Habitant au town (partie blanche), je pédale jusqu’à la location (partie noire) pour y retrouver mes petites têtes d’ange (ne trouvez-vous pas ?)

Je remarque clairement le passage du town à la location....Un soudain changement d’enrobé… et ce sont la population, l’atmosphère, l’ambiance, le style et l’allure qui changent…



PAYS DE CONTRASTE !








à suivre... 

je m'en vais chasser les crapauds qui "sifflotent" sous ma fenêtre...


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