TOWNSHIPS
Le terme de township
réfère aux zones urbaines souvent pauvres et sous-équipées qui ont été
réservées aux non-blancs (principalement des noirs et des coloured soit les
métisses), qui y ont été déplacés souvent de force à cause des lois de l'apartheid.
Elles ont généralement été construitent en périphérie des cœurs de villes de la
fin du XIXe siècle. Malgré la fin de
l'apartheid (en 1991 pour la Namibie), cette organisation de quartier existe
toujours. Les habitants appellent l’ensemble du township également
location (avec l’accent anglais).
Si vous cherchez le township
d’Otjiwarongo (mais valable je pense pour toutes les villes de l’Afrique Australe), vous
n’avez qu’à suivre la poussière…
Ici, l’air est très sec, très poussiéreux… il
n’y a pas l’ombre d’un arbre, pas un bâtiment à étage, pas une construction de
plus de 2m50… (à part peut être les campaniles des églises évangéliques
luthériennes.)
Dans ces quartiers, souvent
excentrés du centre ville, il n’y a ni réseaux d’eaux, ni évacuations. L’eau s’obtient
(à la force des bras) dans des puits ou aux bornes localement construites.
*Pour les mieux lotis, on trouve
des maisons en terre qui sont très souvent délabrées par les intempéries
(chaleur, moussons…).
*Pour les plus pauvres, donc les plus excentrés de la
ville, ce sont des maisons en tôles et en matériaux de récupérations de tout
genre (branches, pneus, cartons…).
Les maisons sont très serrées les
unes des autres. Généralement sans trop d’ouvertures (pour préserver de la
fraîcheur), elles sont très sombres et que trop peu aérées. Une pièce
unique permet de loger toute la famille
(bien souvent sur plusieurs générations).
Grâce à un développement et un
bénévole allemand, certaines maisons ont été équipées de toilettes sèches (avec
ventilation naturelle s’il vous plait).
Dans la location, on trouve
différents "shops". Chacun improvise son business…barbier, coiffeur, épiciers, marchants de
babioles, de bonbons chimiques ou de…heu… gâteaux apéritifs…(rien de bien
nourrissant).
Les chiens sont très souvent
errants…d’ailleurs ils se font une joie de nous attaquer (moi et mon bike) à chaque croisement…
TOWN
Dans le town (partie « blanche »
de la ville), l’organisation est tout autre...
Les maisons sont loin les unes
des autres. Chacun s’isole, se barricade derrière des clôtures, des grilles et
des cadenas. Les relations, les échanges avec le voisinage sont pour ainsi dire
inexistants. Cette partie de ville ressemble d’avantage à "notre" organisation…petites
résidences pavillonnaires où chacun fait son truc dans son coin.
Dans le town, les chiens sont à la
mode. Enfermés derrières les grilles des maisons, ils doivent monter la garde !
Et puis ils jouent le rôle des berceuses (comme les crapauds). A la tombée de
la nuit, c’est une symphonie qui commence… ils se répondent jusqu’à ce que tu
trouves le sommeil (hélas)…
Chaque matin, on peut assister à un
réel exode des townships. L’ensemble de la population noire de la location
vient travailler ce quartier blanc. Femmes de ménage, jardiniers, cuisiniers…chacun
s’invente une qualification pour trouver du travail.
Pour une personne étrangère, c’est
très difficile de se retrouver à Otjiwarongo. Toutes les rues se ressemblent,
ont la même largeur, le même caractère… Aucun élément ne peut nous permettre d’identifier
facilement une rue. Pas vraiment d’églises à l’horizon, le quartier est trop
vaste… Pas vraiment de caractère architectural, les maisons sont toutes
identiques. Pas vraiment de rencontres, les gens restent casaniers dans leur « territoire »
et ne le quitte qu’en voiture…
Les gens se croisent sans se voir. Les gens se
supportent…et encore...
Cette partie de ville n’a pas vraiment d’identité ni d’aspect
social. Le quartier est pauvre et sans vraiment d’occupation.
Ça n’est en
faite, qu’un espace secondaire, pour y passer la nuit…
Qui peut y habiter ? Tout le
monde veut en tout cas…
Cette organisation n’est pourtant pas récente. Elle a
fait également beaucoup de souffrance. Mais… C’est l’histoire qui régit le
présent. C’est l’Apartheid qui s’obstine à perdurer…
Je doute que les habitants
subissent sans remarquer… Que peuvent ‘ils faire ?
Dans le town, les prix des
terrains sont très élevés. On y trouve les meilleures écoles qui sont d’anciennes
écoles allemandes, les plus belles villas et les plus gros 4X4.
…Rassemblez maintenant ces deux
descriptions… quel contraste !
Deux extrêmes cohabitent…uniquement séparé
par une route goudronnée.
Moi, je suis confrontée à ce
contraste chaque jour. Habitant au town (partie blanche), je pédale jusqu’à la location (partie noire) pour y retrouver mes petites têtes d’ange (ne
trouvez-vous pas ?)
Je remarque clairement le passage
du town à la location....Un soudain changement d’enrobé… et ce sont la population,
l’atmosphère, l’ambiance, le style et l’allure qui changent…
PAYS DE CONTRASTE !
à suivre...
je m'en vais chasser les crapauds qui "sifflotent" sous ma fenêtre...
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